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La journée où la générosité a sauvé une vie

« Une patiente se fait opérer avec le laser demain. Elle serait possiblement ouverte à partager ce moment avec nous. » Être témoin de l’impact des dons d’une façon aussi tangible, c’est une opportunité en or, tant professionnelle que personnelle. Le 20 septembre 2017, j’ai été marquée par la générosité qui a sauvé une vie.

Travailler en philanthropie, c’est côtoyer des gens profondément humains, généreux, altruistes, bienveillants. Robert Sears est l’un de ceux-là. Il joue dans les ligues majeures de la générosité. Quand on dit, « lui, c’est vraiment un bon gars », Robert est encore plus que ça. Il organise, mobilise et s’investit dans Kurling 4 Kids, un tournoi-bénéfice de curling provincial. Il le fait sans compter, avec tout son cœur et ce, depuis 20 ans. 

Ce qui l’anime? Permettre aux hôpitaux pédiatriques de sauver des vies d’enfants. Car Sainte-Justine a sauvé celle de sa fille Jessica, alors âgée de 2 ans. Il s’est senti redevable. Extrêmement redevable. Et depuis le jour où il a passé les portes tournantes avec sa fille dans ses bras, il s’est dit qu’il allait redonner. 

Depuis 20 ans, il redonne. Beaucoup. À ce jour, plus de 2 millions de dollars. En 2017, pour sa 19e édition, Kurling 4 Kids a permis l’acquisition d’un laser neurochirurgical. Une première canadienne.

Un pas de géant venait d’être franchi. Cet équipement allait révolutionner la manière de traiter les enfants vivant avec des tumeurs non opérables ou de l’épilepsie réfractaire et ce, d’une manière non invasive.

L’impact est grand. Autant pour la société toute entière que pour ceux et celles qui vont en bénéficier. Maude fait partie de ceux dont la vie aura basculé grâce à Robert Sears, à Kurling 4 Kids, à la philanthropie.

Le 20 septembre 2017, Dr Alexander Weil, neurochirurgien au CHU Sainte-Justine, allait retirer sa tumeur qui lui occasionnait des crises d’épilepsie depuis 2 ans et une grande réduction de sa qualité de vie. Arrêt du cégep, de son waterpolo qu’elle aimait tant. Beaucoup d’espoir était fondé dans cette journée de septembre.

J’ai eu la chance d’y assister. De rencontrer Maude et ses parents le matin de l’opération. Ils ont accepté ma présence pour faire comprendre l’impact des dons qui a permis l’achat du laser. Qui a permis l’opération de de leur fille, impossible en chirurgie traditionnelle. Qui a permis l’espoir.

Crédit : Laurence Pilon

Fébriles, émotifs, laisser partir sa fille au bloc opératoire est déchirant. Va-t-elle en sortir sans séquelles? Est-ce que les zones saines de son cerveau vont rester intactes? Est-ce que cette solution va ramener sa vie d’avant? 

Câlins, larmes, joie, peur, espoir. Les émotions sont intenses à l’entrée du bloc. Mais l’équipe de soins est prête, rigoureuse. « On en prend soin comme si c’était les nôtres. » C’est ce que confie Dr Weil aux parents avant de passer les portes. 

12 heures d’opération. Les minutes s’égrènent lentement. Patience, confiance, moment présent. Cette journée-là, il y a aussi notre grand homme, Robert, qui assiste à cette journée qu’il a rendue possible. 

« Merci. » Quoi de plus fort que ce mot, dit de la bouche d’un papa dont la fille est sur la table d’opération et dont la guérison est en voie de s’accomplir.

D’un côté du bloc 11, papa Robert, infiniment fier de ce qui s’accomplit sous ses yeux et de l’autre, papa Yves, plongé dans ce stress intense. Puis, il y a eu leur rencontre.

Les yeux pleins d’eau. Les miens, les leurs. L’émotion est à son comble. Je me sens de trop dans ce moment presque irréel tellement c’est puissant. « Merci. » Quoi de plus fort que ce mot, dit de la bouche d’un papa dont la fille est sur la table d’opération et dont la guérison est en voie de s’accomplir.

La procédure s’est merveilleusement déroulée. Maude n’est pas passée par les soins intensifs. Deux jours plus tard, elle était de retour à la maison. 

La philanthropie transforme, change et sauve des vies. Concrètement. Réellement. Maude en est la preuve.

Aujourd’hui, plusieurs mois plus tard, elle a repris sa vie, celle qu’elle avait avant, celle qui la rendait accomplie, heureuse. Elle est de retour au cégep, dans l’eau avec son équipe de waterpolo et nouvellement joueuse de curling!

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