Hiver 2016. Une dernière descente. Un après-midi de ski comme un autre pour Juliette, 12 ans, son frère Ludovic et son père, Matthieu. Elle file sur la piste. Glacée. Elle perd le contrôle. Dans sa descente incontrôlée, elle entre tête première dans le mur d’un château de glace construit en bordure de la piste. Puis, plus rien. Blackout total.
« Mon cerveau a bloqué le souvenir de l’accident. C’est mieux comme ça », raconte-t-elle deux ans plus tard. Elle est avec son ergothérapeute, Justine, qui plus tôt l’a accueillie en rockstar, les bras aussi grands que son sourire. Elle ajuste un tout nouveau coussin pour son fauteuil roulant. Juliette ne marche plus et ne peut déplier ses doigts depuis ce jour de janvier 2016.
Elle a eu trois vertèbres cervicales broyées par l’impact, la 5e, la 6e et la 7e. Les éclats d’os de la 6e vertèbre ont égratigné sa moelle épinière, empêchant désormais les connexions neurologiques entre son cerveau et une partie du bas de son corps.
Au Centre de réadaptation Marie Enfant (CRME), tout le monde la connait, la salue avec des « Ah! C’est la belle Juliette qui nous rend visite! ». Elle y est comme à la maison. Pendant son séjour, c’était même elle qui accueillait les « p’tits nouveaux ».
Pour Juliette, le CRME, c’est là où une nouvelle vie a commencé. Là où elle a tout réappris. De s’adapter à la vie en fauteuil roulant, jusqu’à retrouver le bonheur. Il a fait naitre une nouvelle Juliette. « Le CRME a été pour moi une grande école. J’ai compris que ce n’était pas ma condition qui allait mener ma vie. Que c’était à moi de lui donner une direction. »
« Une fois, elle a craqué… au début de son séjour au CRME. Elle pleurait et m’a dit : Ma vie est gaspillée! C’est dur pour un parent d’entendre sa fille dire quelque chose comme ça, mais c’était encore plus difficile à vivre pour elle je pense… Ça a été la seule fois », se rappelle son père.
Le CRME, c’est…
Le CRME, c’est plus qu’un centre de réadaptation voué à maximiser l’autonomie des enfants vivant avec une déficience motrice ou du langage. C’est un milieu de vie. C’est une maison qui a accueilli Juliette pendant 17 mois. C’est une famille qu’on ne quitte jamais vraiment.
Le CRME a été pour moi une grande école. J’ai compris que ce n’était pas ma condition qui allait mener ma vie. Que c’était à moi de lui donner une direction.
Votre générosité change des vies
Avant d’être admise au CRME, Juliette a été transférée au CHU Sainte-Justine, principal centre de traumatologie pour la province : 72 % des traumas graves de partout au Québec y sont transférés.
Tout au long de son parcours, des équipements acquis par le Défi-Jeunesse et les donateurs comme vous ont eu un impact dans sa prise en charge. Appareil d’imagerie médicale mobile et d’échographie en salle trauma, matelas pour éviter les plaies de pression, système pour limiter la rétraction d’alvéoles pulmonaires : vos dons se rendent au chevet du patient. Juliette en est la preuve.